Elevage Cocker

81 chiots réfugiées à la SPA de Strasbourg

 
Branle-bas hier matin au refuge de la route du Rhin, où la SPA de Strasbourg s 'est vu confier 81 chiots tout juste saisis par les services douaniers au poste-frontière du pont de l'Europe

Entassés dans des caisses, les 81 chiots importés illégalement de Slovaquie ont été conduits à la SPA, qui se chargera bientôt de les faire adopter.

  • De mémoire d'ami des animaux, jamais le refuge de la SPA de Strasbourg n'avait été confronté à un tel rush de nouveaux pensionnaires. D'où la stupéfaction du président Hugues Lentz et de son équipe hier matin lorsque débarque au refuge de la route du Rhin, sous bonne garde, une camionnette occupée par 81 chiots. "Les douaniers étaient accompagnés par des fonctionnaires de la direction des services vétérinaires du Bas-Rhin. Rien ne nous obligeait à accueillir ces chiots, mais nous n'avons pas hésité. Pour leur bien-être, mieux valait que leur calvaire s'arrête là", commente Hugues Lentz.
  • La camionnette a été interceptée à 9 h au poste-frontière du pont de I'Europe. Soupçonnant depuis plusieurs mois l'existence d'une filière d'importation d'animaux de compagnie (chiens et chats), les douaniers ont pour consigne d'avoir à l'oeil les véhicules utilitaires en provenance des pays de l'Est. Précisément, la camionnette appréhendée est immatriculée en Slovaquie. Les certificats sanitaires, qui laissaient apparaître que tous les chiots avaient plus de trois moi se révèlent vite faux; certains animaux ayant à peine six semaines. Après avoir été entendus, les deux occupants ont été remis en liberté.
  • Un premier inventaire a révélé que 18 races de chiens étaient représentées dans ce convoi : cockers, rottweilers, saint-bernard, caniches, dalmatiens, bouviers bernois, cavaliers king Charles... " Il y a une dizaine de chiots en mauvais état. Que voulez- vous, certains ne sont mêmes pas sevrés ", soupire Hugues Lentz. Sur décision des services vétérinaires du Bas-Rhin, la période d'observation, (quarantaine) a été fixée à deux semaines, ce qui permettra à la SPA de faire adopter ces chiots à partir du 24 avril. D'ici là, tous auront été vaccinés, vermifugés et tatoués.



Les vrais-faux chiens de race alimentent les marchands d'animaux de l'Est de la France


Les coups de filet spectaculaires comme celui des douaniers de Strasbourg voilà dix jours (81 chiots saisis au pont de l'Europe,) ne suffiront pas à endiguer le flux de vrais faux chiens de race qui inonde, depuis quelques années le marché français.

 

Ils font partie des 81 chiots saisis au pont de l'Europe

 

  •  Mardi 10 avril, 8h30. Au poste-frontière du pont de l'Europe, le comité d'accueil est au complet. Epaulés par Marc Simon, fonctionnaire de la direction générale de 1'alimentation (en charge notamment, de la protection animale), spécialement descendu de Paris pour l'occasion, et par des représentants de la direction départementale des services vétérinaires ; les douaniers, sont sur le qui-vive. Intrigués depuis quelques semaines par une camionnette ayant coutume de franchir le pont de l'Europe le mardi matin, ils n'ont rien laissé au hasard dans la préparation de leur coup de filet.
  • A 9 h, le véhicule immatriculé en Slovaquie pénètre sur le territoire français. Halte-là, contrôle douanier ! Les deux occupants de la camionnette présentent des attestations sanitaires qui certifient que les 81 chiots transportés ont tous plus de trois mois, condition sine qua non pour permettre leur importation sur le territoire français.


Arrivés par l'Autriche

  • Les vétérinaires s'empressent d'ouvrir les mâchoires des animaux et de contrôler leur dentition, méthode quasi infaillible pour déterminer l'âge précis d'un chiot. Le diagnostic est formel : 79 des 81 passagers ont moins de trois mois. Certains d'entre eux, ont tout juste six semaines, ne sont même pas sevrés !
  • Sous bonne garde, le chauffeur de la camionnette est guidé jusqu'au refuge de la route du Rhin ou Hugues Lentz, le président de la SPA de Strasboutg, accepte d'accueillir cette colonie de jeunes pensionnaires.
  • "La camionette est entrée dans l'union européenne par l'Autriche, où une visite vétérinaire a été effectuée", révèle Marc Simon, de la direction générale de l'alimentation. La visite aurait-elle été bâclée? " Tout le monde peut se tromper", concède le fonctionnaire, qui n'en pense visiblement pas moins.
  • "En procédant à cette seconde visite, nous avons dû nous justifier, car en principe, nos directions départementales des services vétérinaires ne peuvent procéder qu'à des contrôles à destination", précise encore Marc Simon.

Le marché rapporte

  • Selon lui, le coup de filet du 10 avril est révélateur d'une triste réalité : "En France, le marché du chien est envahi depuis quelques années par des négociants qui se fournissent dans des élevages industriels. Il s'agit le plus souvent de grandes fermes situées dans les pays de l'Est. Elles font de la production intensive sans se préoccuper de la santé ni des origines des reproducteurs. Tous ces chiots sont écoulés dans des animaleries, qui réalisent de grosses plus-values. Dans la camionnette arrêtée à Strasbourg, il y avait une dizaine de cockers et une dizaine de rottweilers. En croisant n'importe comment des chiens dont on sait qu'ils peuvent se montrer agressifs, on va finir par faire des fauves. Bien entendu, ce nouveau marché risque de couler à terme les élevages sérieux." On estime à 100000 le nombre de chiots importés illégalement en France sur la seule année 2000.
  • Les coups de filet spectaculaires comme celui réussi l'autre jour à Strasbourg ne permettront pas à eux seuls d'endiguer le flux. "Nous serions plus efficaces si nous pouvions nous appuyer sur une réglementation européenne harmonisée", conclut Marc Simon.

H.H.

Pour l'adoption, patience!

  • Initialement, les services vétérinaires du Bas-Rhin avaient fixé la période de quarantaine à deux semaines. Les 81 chiots en provenance de Slovaquie, interceptés à la douane le 10 avril devaient pouvoir être adoptés à partir du mardi 24 avril. Le décès de premier chiots à prolongé la période d'observation. Leur mort est-elle imputable au mauvais traitement imposé durant le voyage ou, éventuellement, à la contagieuse maladie de Carré pouvant affecter les jeunes chiens? Des analyses ont été effectuées. On sait aujourd'hui que les résultats ne seront connus qu'en début de la semaine prochaine . A l'heure qu'il est, près d'une quinzaine de chiots ont succombé. Par ailleurs, des négociations sont en cours avec leur propriétaire. S'il accepte effectivement de les céder à la SPA de Strasbourg, il s'en tirera avec une amende douanière, qui peut s'avérer conséquente. Sinon, une plainte sera déposée contre lui. Dans tous les cas, le public pourra adopter ces chiots fin de semaine prochaine au plus tôt.

RS.

oui, ils ne sont pas chers, un peu taré, un peu malade, un peu mort, mais ils ne sont pas chers!!!